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  • L'instant chronique des (a)mateurs de cinoche thérapeutique. L'intégralité de ces chroniques ont été écrites, à l'origine, pour le forum Escape To Paradise (où vous y retrouverez bien d'autres choses encore ! ;-)
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12 juin 2011

The Detective - Gordon Douglas (1968)

 

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Et oui, rien de tel qu’un bon petit Gordon Douglas pour remettre le couvert avec ce blog, à propos d'un genre que j’affectionne tout particulièrement. Pour cette reprise, j'ai donc choisi The Detective qui porte en son sein, comme Point Blank, Bullit, Harper ou Madigan et quelques autres encore, les germes du futur du polar Américain. Car à l’aune pour le cinéma US d’illustrer dans un nouveau style le malaise social de toute une nation, le film de Gordon Douglas, sans doute plus que les autres cités plus haut, concentrait dans son histoire les thèmes désabusés du néo-polar.

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Détective à la police de New-York, Joe Leland (Frank Sinatra) est chargé d’enquêter sur le meurtre d’un jeune homosexuel, fils de… Très rapidement, l’enquête aboutit à l’arrestation du compagnon de la victime (Tony Musante), condamné à la chaise électrique. Mais une nouvelle affaire va amener Leland à découvrir une toute autre vérité…

Avec ce sujet, on notait déjà bien là l’évolution des mœurs dans le cinéma Américain avec l’introduction (!) de l’homosexualité qui n’y était désormais plus évoqué à demi-mot, mais bel et bien projeté à l’écran sans aucune équivoque. Précédent The Laughing Policeman avec Walter Matthau et bien avant Cruising de William Friedkin, The Detective et Gordon Douglas dépeignait les milieux interdits de la communauté gay new-yorkaise avec ce qu’il fallait de réalisme pour imprégner le spectateur d’une métaphore sur l’Amérique, en même temps que s’écroulait les tabous sexuels d’où qu’ils viennent. Il était donc autant question d’homosexualité donc, de bisexualité que de nymphomanie, ce dernier comportement prenant corps dans le personnage interprété par Lee Remick, femme-flic de Frank Sinatra dans le film, véritable bitch de luxe enchaînant les hommes à tour de rôle, dans le dos de son mari.

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A cette volonté de ne dorénavant plus rien suggérer sexuellement au cinéma, répondait la résorption des valeurs de la police Américaine et de l’intégrité de ses hommes, aujourd’hui corrompu, réac' (Robert Duvall s’adressant à un jeune gay : "T’es sûr que tu connais pas le fils Leikman ? Ouais, un pédé comme toi !") ou aux méthodes interrogatoires fortement discutables (Al Freeman Jr à Frank Sinatra à propos d’un suspect qu’il interroge nu : "Sans vêtements un homme perd toute sa dignité. J’ai appris ça en regardant les informations sur les camps d’extermination Nazies"). Pas non plus épargné, le personnage de Joe Leland était durement mis en cause dans l’exécution d’un innocent, faisant définitivement voler en éclats ses certitudes quant au badge et à l’uniforme.

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Aux antipodes de la légèreté d’un Tony Rome (l’archétype du détective qui fera le futur succès de certains films avec Burt Reynolds) du même Gordon Douglas et toujours avec Sinatra, la froideur et le ton grave du film faisait de The Detective un de ces produits crépusculaires du film policier de très bonne facture, seulement handicapé dans une histoire qui heurtait la réalité socio-politique de l’époque, par les flashbacks narrant la rencontre entre Sinatra et Remick, articulé sur d’abusif regard caméra et champ-contrechamps (un style qui plombera par ailleurs They Called Me Mister Tibbs, avec Sidney Poitier).

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Déjà adapté d’un roman de Roderick Thorp, le succès au cinéma de The Detective aména son auteur à en écrire une suite, Nothing Lasts Forever, dans lequel Leland s’opposait à un groupe de terroristes allemands ayant pris en otage le personnel d’une tour industrielle, dans laquelle travaille sa fille. 9 ans après la sortie du livre, la Fox adapta de nouveaux les aventures de Joe Leland, désormais renommé John McLane.
Ce film, c’était Die Hard.

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