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  • L'instant chronique des (a)mateurs de cinoche thérapeutique. L'intégralité de ces chroniques ont été écrites, à l'origine, pour le forum Escape To Paradise (où vous y retrouverez bien d'autres choses encore ! ;-)
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16 novembre 2008

Jeremiah Johnson - Sydney Pollack (1972)

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L’histoire : Se refusant à la civilisation, Jeremiah Johnson (Robert Redford), un ancien soldat de l'armée Américaine, part se reclure dans la montagne
...

A l’origine, le scénario de Jeremiah Johnson fut insipré du roman de Vardis Fischer "Mountain Man", et d'une nouvelle de Raymond Thorp et Robert Bunker intitulé "Croc Killer", narrant respectivement l’apprentissage de la nature par un trappeur et la légende de Jeremiah Johnson, le tueur d’indiens. Pour le cinéaste Sydney Pollack, qui s'empara du sujet, et l’acteur Robert Redford (ce dernier étant à l’origine du projet), le mélange des deux récits semblaient les gêner considérablement, les deux hommes se refusant de vouloir accorder plus d’importance à l’une ou l’autre de ces histoires. Il fut donc confié à John Milius l'écriture d'un premier script que rejetèrent Pollack et Redford, arguant que la violence de Jeremiah Johnson ne saurait être le sujet principal du film. On demanda alors au scénariste et ami des deux hommes, David Rayfiel, de résoudre une partie du problème en développant principalement une histoire familiale autour du personnage joué par Redford. Ben que débarrassé de la brutalité du script de Milius, Jeremiah Johnson n’en demeure pas moins un formidable film, ode à la nature sauvage, à notre condition d’être face à la solitude, et à un retour au primitivisme.

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Atypique western au rythme si particulier, le film est porté pendant un peu moins d’1H50 par un lyrisme fascinant, entretenu par cette relation homme/nature dont la démarche flirtait le militantisme, tant la caméra de Sydney Pollack semblait prendre un plaisir tout particulier à ouvrir son objectif sur de magnifiques paysages vierges de la mainmise de l'être humain. Filmé avec ce réalisme quasi-documentaire
(des mœurs des différentes tribus Indiennes aux techniques utilisés par les trappeurs, l’ensemble est saisissant de véracité), Jeremiah Johnson évoquait aussi la destinée d’un homme qui, en dépit de sa tentative d’isolement, n’échapperait pas à la violence du monde auquel il appartenait. L’intrusion des siens dans une vie présumée paisible allait se faire abandonner le héros à l'usage de la force, héritage culturel d'une société supposée civilisée, et acquerra son surnom de Croc Killer. C'est d'ailleurs ce statut de légende qui contragnit Pollack à filmer la violence de son personnage, tant cette histoire de vengeance semblait lui poser un réel problème de conscience.

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Mais le réalisateur de Yakuza n'a d'ailleurs pas à rougir de ce point de vue, puisque, dans sa finalité, il ne trahit pas le mythe de ce trappeur tueurs d’Indiens, telle qu'elle est contée dans la nouvelle de
Raymond Thorp et Robert Bunker. De plus, à la vision du film, il semble bon de rappeler que de nombreux éléments de l’histoire de Milius ont été conservé dans le film. Comme dans Conan Le Barbare, on retrouve cet intérêt des rencontres importantes pour le héros au détour de grandes traversées, mais aussi la découverte de l’amour, les superstitions, la perte de proches et la vengeance immédiate et implacable, qui jalonneront la pellicule du film réalisé par John Milius, dix ans plus tard. A bien y regarder, l'on peut donc supposer sans problème que John Milius ait recyclé une bonne partie du script de Jeremiah Johnson dans celui de Conan Le Barbare.
Au final, il semblerait donc bien que Sydney Pollack ait tourné un film bien plus sombre et mélancolique qu’il ne l’imagine, un métrage quasi-inclassable et spirituel, dont le message évocateur n'a, au fil du temps, pas pris une seule ride. Bien au contraire...

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