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  • L'instant chronique des (a)mateurs de cinoche thérapeutique. L'intégralité de ces chroniques ont été écrites, à l'origine, pour le forum Escape To Paradise (où vous y retrouverez bien d'autres choses encore ! ;-)
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5 novembre 2008

Hell Is For Heroes - Don Siegel (1962)

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C’est souvent le même bordel dans les films de guerre étiquetés de série B. Que l’action se déroule durant la WWII ou la guerre de Corée, la règle élémentaire généralement établi dans ces films sera de confronter un petit groupe d’hommes à un ennemi aux troupes toujours plus nombreuses et surarmées, afin d’en dégager une étude de caractères dans le but de mieux saisir l’expression de la guerre dans le regard de ces soldats. Et s’il ne fait aucun doute que dans ce genre d’exercice Samuel Fuller savait magnifier le genre comme aucun autre, Don Siegel, pour sa première et unique incursion dans le film de guerre (!) allait marquer méchamment les esprits, avec l’histoire de cette unité de G.I. confronté à la résistance d’un blockhaus Allemand.

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Scénarisé par un proche de Siegel, le vétéran Robert Pirosh, par ailleurs auteur du scénario de Battleground, Hell Is For Heroes, hargneuse analyse de la régression des individus dans le déchaînement des affrontements, donnait l’occasion à son cinéaste d’en finir avec la célébration de l’héroïsme militaire en même temps que se dégageait déjà ce rejet affirmé pour toutes les formes d’autorité, sous l’impulsion du personnage interprété par Steve McQueen. Avec une froideur cynique d’ailleurs, Don Siegel défaisait dans la dernière bobine tout ce sur quoi reposait la caractérisation de son personnage (cette fameuse démystification du guerrier triomphant), véritable machine à tuer qui allait accuser le coup de son invincibilité dans une incroyable scène finale qui allait redéfinir la notion d’acte héroïque.


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Mis en scène avec cette caméra qui s’en allait fuyante à ras le sol sur le champ de bataille, ces plans aériens qui prenait à témoin le spectateur au moment de retirer une vie d’homme ou ces cadrages sur les visages de ces soldats qui en disaient long sur leur détermination et leur désarroi, Don Siegel déstructurait le temps et l’espace pour réinventer la définition de huis clos au cinéma. Si les personnages de son film évoluaient en un lieu unique, le paradoxe était que ces derniers le faisaient dans l’immensité d’une campagne Française qui, par essence, représentait un espace qu’ils pouvaient être en mesure de quitter. L’habileté de Siegel aura donc été sur ce film de réduire cet espace en isolant les soldats dans des situations anxiogènes, qu’un drame viendra à chaque fois conclure dans une attente pesante. On se souviendra ainsi longtemps de cette traversée d’un champ de mine par ces hommes qui scrutaient de leurs mains un environnement toujours plus vaste, mais si douteux et dangereux que celui-ci se réduisait pour se constituer en un véritable huis clos haletant de suspense.

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Vous n'imaginiez pas trouver un pendant au Attack! de Aldrich? Don Siegel l’a pourtant fait, et ça s’appelle L’Enfer Est Pour Les Héros.


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